BFM TV 🔵 SNCF: l’État annonce du nouveau matĂ©riel pour les trains de nuit et pour Bordeaux-Marseille
Des commandes seront signĂ©es en 2025, assure un responsable des trains d’Ă©quilibre du territoire (TET) au ministère des Transports.
Ce sont des annonces qui devraient encore doper l’engouement pour le train. L’État confirme en effet qu’il va commander du nouveau matĂ©riel roulant pour les trains de nuit et pour la liaison transversale Bordeaux-Marseille. Il s’agit d’enfin remplacer les rames Corail qui vont fĂŞter leurs 50 ans et qui sont Ă bout de souffle.
« DĂ©but 2025 devrait ĂŞtre lancĂ© l’avis public Ă concurrence pour le renouvellement du matĂ©riel roulant des lignes TET (trains d’Ă©quilibre du territoire) de nuit, tant attendu », annonce Pierre-Christophe Soncarrieu, adjoint au responsable de l’autoritĂ© organisatrice des TET au Ministère des Transports.
Avec les investissements pour de nouveaux centres de maintenance, la dĂ©pense « sera de plusieurs centaines de millions d’euros ».
Rappelons que c’est l’État qui gère et finance ces trains d’Ă©quilibre connus sous le nom d’IntercitĂ©s en tant qu’autoritĂ© organisatrice, en les subventionnant et en passant commande de matĂ©riel. SNCF Voyageurs en est l’opĂ©rateur.
PĂ©nurie
C’est une bonne nouvelle pour les adeptes, de plus en plus nombreux, du train de nuit en France avec 800.000 passagers cette annĂ©e, une frĂ©quentation qui a doublĂ© en cinq ans grâce Ă la rĂ©ouverture de certaines lignes dont le Paris-Nice qui rassemble le plus de clients. Des clients qui regrettent nĂ©anmoins l’Ă©tat des trains proposĂ©s qui font pâle figure face aux trains de nuit de nos voisins, autrichiens notamment.
On ne sait pas encore si l’État va opter pour du matĂ©riel neuf. Ce qui constitue un dĂ©fi. De nombreux nouveaux acteurs comme Midnight Train se dĂ©sespèrent de ne pas pouvoir acheter des voitures couchettes neuves. Quant aux rames d’occasion, elles sont très rares.
En rĂ©alitĂ©, quasiment plus aucun industriel europĂ©en a l’outil pour le faire. Les constructeurs se sont simplement adaptĂ©s Ă la demande des dernières annĂ©es, quand les trains de nuit avaient Ă©tĂ© clairement enterrĂ©s.
« L’industrie s’est focalisĂ©e quasi-exclusivement sur les rames automotrices », explique l’expert du rail, FrĂ©dĂ©ric de Dekemmter, Ă savoir les rames oĂą la locomotive fait partie du train Ă l’avant et Ă l’arrière comme les TGV ou encore les dernières gĂ©nĂ©rations de TER.
« Le marchĂ© de la ‘voiture’ a Ă©tĂ© dĂ©laissĂ© car de moins en moins utilisĂ©e et peu demandĂ©e par les opĂ©rateurs. Seul l’allemand Siemens a conservĂ© ce business » grâce aux commandes de l’opĂ©rateur autrichien Ă–BB pour ses NightJets, poursuit-il. « En Autriche, le train de nuit, c’est culturel », souligne l’expert.
Pour autant, compte tenu de l’engouement pour les trains de nuit, les industriels ne devraient-ils pas s’adapter pour profiter de cette manne? « Cela reste un marchĂ© de niche pour Alstom et les autres », souligne FrĂ©dĂ©ric Dekemmter. Affaire Ă suivre donc.
Autre annonce de la part de Pierre-Christophe Soncarrieu, « dans les prochaines semaines se concrétisera la commande de rames Oxygène pour la desserte Bordeaux-Marseille dont la mise en service pourrait intervenir à partir de 2028 ».
Retard pour les nouveaux trains Oxygène
Avec le nouveau centre de maintenance de Bordeaux, l’investissement de l’État « sera de l’ordre de 650 millions d’euros ».
Rappelons que les rames Oxygène, fabriquĂ©es par l’espagnol CAF, vont Ă©galement remplacer les vieux Corail Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand, deux lignes sinistrĂ©es. L’État a dĂ©pensĂ© 700 millions d’euros plus 100 millions pour de nouveaux centres de maintenance.
Problème, attendues en 2024, elles ne commenceront Ă circuler qu’Ă partir du 1er trimestre 2027 suite Ă des problèmes de production qui sont aujourd’hui rĂ©glĂ©s, assure CAF.
Ces rames pourront embarquer 420 passagers contre 396 auparavant Ă une vitesse maximale de 200km/h. NĂ©anmoins, la vĂ©tustĂ© du rĂ©seau bride la vitesse du train et cette vĂ©tustĂ© est Ă©galement Ă l’origine de nombreux incidents. Reste qu’une meilleure fiabilitĂ© sera offerte par l’absence de locomotive puisqu’il s’agit d’une automotrice (comme les TGV).
Enfin, Pierre-Christophe Soncarrieu confirme que « dĂ©but 2025 devrait ĂŞtre connu le candidat retenu pour exploiter dans les prochaines annĂ©es les deux lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon » dans le cadre de l’ouverture Ă la concurrence.
Outre la SNCF, on sait que la nouvelle compagnie Le Train s’est portĂ©e candidate. « Nous nous sommes fait connaĂ®tre avec notre projet de lignes TGV entre le Grand Ouest et Bordeaux. Mais notre cĹ“ur de mĂ©tier avant la grande vitesse, c’est l’intersecteur. C’est-Ă -dire des trajets moyens ou longs, qui vont de rĂ©gion en rĂ©gion », explique le directeur gĂ©nĂ©ral du Train Alain GĂ©traud.
« Avec Le Train, on pense que l’on peut encore moderniser cette offre TET. Et ce en travaillant encore davantage sur la régularité qui est la principale attente des passagers. Mais aussi la sécurité, la propreté, le confort », poursuit-il.