BFM TV đ” Lyon: le rĂ©fĂ©rĂ© environnemental contre Arkema rejetĂ© dans le dossier des “polluants Ă©ternels”

Plusieurs associations avaient saisi la justice en mai dernier, accusant le groupe chimique d’atteintes Ă l’environnement et Ă la santĂ© en raison de l’utilisation de “polluants Ă©ternels”.
Le justice de Lyon (RhĂŽne) a rejetĂ© ce lundi 20 novembre le rĂ©fĂ©rĂ© environnemental dĂ©posĂ© par plusieurs associations et particuliers contre le groupe chimique Arkema, pour obtenir des Ă©tudes sanitaires dans le dossier des “polluants Ă©ternels” dits “PFAS”, selon la dĂ©cision communiquĂ©e lundi Ă l’AFP.
Le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s, se fondant sur des analyses de la DREAL, a estimĂ© “qu’aucun non-respect des prescriptions dĂ©sormais imposĂ©es Ă l’exploitant n’avait Ă©tĂ© constatĂ©”, depuis des arrĂȘtĂ©s de 2022 et 2023, selon l’ordonnance rendue jeudi dernier.
“Les mesures utiles permettant de mettre un terme Ă la pollution” ayant Ă©tĂ© prises par le prĂ©fet, “l’intervention du juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention n’apparaĂźt pas s’imposer”, peut-on lire dans la dĂ©cision communiquĂ©e Ă l’AFP par l’avocate des plaignants.
Les plaignants déçus de la décision
“On est trĂšs déçus de cette dĂ©cision qui ne prend pas en compte l’ampleur de la pollution ni sa persistance”, a rĂ©agi Jeanne Fleury, porte-parole de l’association environnementale Notre Affaire A Tous, jointe par l’AFP.
Le 25 mai, 10 associations (dont l’antenne locale de “Notre affaire Ă tous”), un syndicat (FSU) et 47 requĂ©rants individuels avaient dĂ©posĂ© une requĂȘte de “rĂ©fĂ©rĂ© pĂ©nal environnemental” au tribunal judiciaire de Lyon. Leur demande rĂ©clamait notamment une Ă©tude des risques sanitaires liĂ©s aux PFAS rejetĂ©s par l’usine Arkema Ă Pierre BĂ©nite, dans la vallĂ©e de la chimie, au sud de Lyon.
Arkema – ancienne branche chimie de Total devenue le premier chimiste français depuis sa sĂ©paration en 2004- a “polluĂ© pendant des annĂ©es”, a tempĂȘtĂ© Me Louise Tschanz, conseil des plaignants.
“Et comme depuis juin 2023 il n’y a plus de non-conformitĂ©” aux prescriptions dĂ©sormais imposĂ©es Ă l’exploitant, “c’est circulez, il n’y a rien Ă voir”, a dĂ©plorĂ© Mme Tschanz.
Des effets sur la fertilité et certains cancers
L’avocate argue avoir dĂ©posĂ© la requĂȘte en “mai 2023”, c’est-Ă -dire avant le dernier arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de juin, au moment “oĂč la non-conformitĂ© existait”.
Les PFAS, composĂ©s poly- et perfluoroalkylĂ©s, peuvent se trouver dans des rejets industriels ou des sites d’enfouissement. Quasi-indestructibles, ils s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des riviĂšres, la nourriture et jusqu’au corps humain, d’oĂč leur surnom de polluants “Ă©ternels”. En cas d’exposition sur une longue pĂ©riode, ils peuvent avoir des effets sur la fertilitĂ© ou favoriser certains cancers, selon des Ă©tudes.
Le juge rappelle dans sa dĂ©cision ĂȘtre “le juge de l’Ă©vidence” et ne pas disposer de “pouvoir d’enquĂȘte propre ni de la possibilitĂ© de dĂ©signer un expert pour prendre sa dĂ©cision”.
Me Louise Tschanz, conseil des plaignants, a annoncé son intention de faire appel.