BFM TV 🔵 Ile-de-France: Valérie Pécresse veut créer un smic régional augmenté de 9%

La rĂ©gion doit voter ce mercredi 40 propositions pour un “choc de dĂ©centralisation” en Ile-de-France. Parmi elles, la crĂ©ation d’un smic rĂ©gional francilien, d’un montant supĂ©rieur au smic actuel.
ValĂ©rie PĂ©cresse veut pouvoir augmenter le smic en Ile-de-France. La rĂ©gion s’apprĂŞte Ă voter mercredi 40 propositions pour renforcer la dĂ©centralisation de l’Ile-de-France. L’une des idĂ©es phares de ce projet, et qui tient Ă cĹ“ur Ă la prĂ©sidente de la rĂ©gion, est la mise en place d’un smic rĂ©gional.
Pour l’ancienne candidate Ă la prĂ©sidentielle, il faudrait que le smic rĂ©gional soit fixĂ© au niveau des prix Ă la consommation dans la rĂ©gion, soit une augmentation de 9% en Ile-de-France. Elle donne un exemple dans une interview Ă 20 Minutes publiĂ© ce lundi. “Un salariĂ© rĂ©munĂ©rĂ© au smic qui loue un studio Ă CrĂ©teil ça lui coĂ»te 51 % de son revenu alors que ça lui coĂ»terait 25 % Ă Limoges”.
“Nous avons un smic qui n’offre pas le mĂŞme reste Ă vivre. Et c’est un problème pour les travailleurs essentiels, qui ne peuvent pas se loger en ĂŽle-de-France”, dĂ©plore ValĂ©rie PĂ©cresse.
Le smic actuel est de 1747,20 euros brut par mois et pourrait avec cette proposition passer Ă 1904,44 euros brut par mois pour les Franciliens. Dans son entretien avec nos confrères, elle tempère nĂ©anmoins ses propos et ne souhaite pas pour l’heure “s’engager sur ce chiffre” de 9%, tant qu’il n’y a pas eu de “discussion avec les partenaires sociaux”.
Une augmentation du smic, réalisable pour les entreprises?
La prĂ©sidente de la rĂ©gion ĂŽle-de-France assure que la hausse du smic “n’est pas tellement un problème pour les entreprises, car comme elles ne trouvent pas (ndlr: de salariĂ©s) au smic, elles augmentent les salaires, sauf certains grands groupes qui ont des grilles de salaires nationales”.
Pour la fonction publique francilienne en revanche, elle pointe du doigt le niveau salarial jugĂ© trop bas. “L’hĂ´pital, les Ă©coles, les agents de sĂ©curité… Ils ont les plus petits salaires. Et après, on dit qu’on ne trouve pas d’aides-soignantes, mais comment voulez-vous faire? Il faut que l’État comprenne qu’il ne peut pas rĂ©munĂ©rer des agents publics au mĂŞme tarif Ă Paris qu’ailleurs”.
ValĂ©rie PĂ©cresse Ă©voque l’idĂ©e de laisser l’Etat dĂ©cider de mettre en place cette option uniquement pour les rĂ©gions “qui vont augmenter le smic”. “Est-ce que c’est normal, digne et admissible d’importer des travailleurs essentiels des autres rĂ©gions – de l’Oise, de l’Eure-et-Loir, voire de l’Eure – parce qu’ils ne peuvent pas se loger en ĂŽle-de-France? “, s’interroge la prĂ©sidente de la rĂ©gion.
Dans le mĂŞme temps, elle ne craint pas une vague d’arrivĂ©es massives de travailleurs en augmentant le smic. “La vĂ©ritĂ© c’est qu’on est en tension sur tous les mĂ©tiers”, assure la prĂ©sidente d’IDFM.
“Et que se passe-t-il aujourd’hui? Ce sont beaucoup de travailleurs clandestins qui font les travaux en ĂŽle-de-France. Et ils n’ont pas de droit Ă la retraite, Ă l’assurance maladie, Ă la maternitĂ©”, rappelle la prĂ©sidente de la rĂ©gion.
“Des dĂ©cisions concrètes” du gouvernement en octobre
ValĂ©rie PĂ©cresse n’est pas la seule prĂ©sidente de rĂ©gion Ă souhaiter avoir plus de compĂ©tences. Dans une tribune publiĂ©e sur le site du Journal du Dimanche en septembre 2022, les prĂ©sidents de rĂ©gions demandaient Ă ce que “les Ă©lus locaux disposent d’une responsabilitĂ© claire et exclusive”.
Emmanuel Macron a annoncĂ© dĂ©but septembre que la Première ministre Elisabeth Borne planche sur le sujet et doit lui “soumettre des dĂ©cisions concrètes Ă prendre sous un mois”.
La prĂ©sidente de la rĂ©gion Ile-de-France a dĂ©cidĂ© de ne pas attendre les rĂ©sultats du gouvernement. “Cela fait cinq ans qu’on attend les propositions de Macron, il n’a pas Ă©tĂ© Ă©lu l’annĂ©e dernière”, tacle cette dernière et regrette que “la France reste le pays le plus centralisĂ© d’Europe”.
“Les rĂ©gions sont toutes diffĂ©rentes et ont toutes des spĂ©cificitĂ©s. On ne peut pas agir de la mĂŞme façon selon qu’on est en Bretagne, en Corse, ou en Ile-de-France. Ce ne sont pas les mĂŞmes problĂ©matiques, pas les mĂŞmes perspectives d’emploi, pas le mĂŞme coĂ»t de la vie…”, dĂ©clare-t-elle.
“On est le premier dĂ©sert mĂ©dical français, nous avons la moitiĂ© des quartiers les plus pauvres de France. C’est idiot de plaquer une rĂ©alitĂ© politique nationale sur des territoires qui ont d’énormes spĂ©cificitĂ©s”. Elle rĂ©itère donc sa demande: “il faut que les règles s’adaptent” aux villes de la rĂ©gion.