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BFM TV đŸ”” Espagne: plus de 150 morts et « des dizaines » de disparus dans les inondations

158 personnes sont mortes dans les inondations en Espagne. Ce total, encore provisoire, pourrait s’alourdir car les recherches se poursuivent pour retrouver « des dizaines et des dizaines de disparus ».

C’est une catastrophe historique pour l’Espagne oĂč trois jours de deuil national ont Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©s aprĂšs les inondations. Au moins 158 personnes sont mortes, selon le dernier bilan communiquĂ© par les autoritĂ©s ce mercredi 31 octobre. La rĂ©gion de Valence a Ă©tĂ© la plus durement touchĂ©e, avec 155 dĂ©cĂšs.

Mais ce total pourrait encore grimper. Le ministre de la Politique territoriale Ángel VĂ­ctor Torres a estimĂ© qu’il restait ce jeudi soir « des dizaines et des dizaines » de disparus. « Il est clair que plus les jours passent, moins il y a d’espoirs de les retrouver vivants », a-t-il ajoutĂ©.

« Je n’aurais jamais pensĂ© vivre ça »

Ce jeudi, le soleil Ă©tait revenu, 48 heures aprĂšs la tragĂ©die, produisant un contraste frappant avec le spectacle de dĂ©solation qu’offraient toutes les localitĂ©s de la zone. À Paiporta, une ville de 25.000 habitants de la banlieue sud de Valence, au moins 62 personnes ont pĂ©ri, selon la maire, Maribel Albalat.

Encore abasourdis, les rĂ©sidents tentaient de nettoyer les rues, couvertes d’une boue visqueuse, dans un dĂ©cor de fin du monde. « Il n’y a plus un commerce debout », a dĂ©clarĂ© David Romero, un musicien de 27 ans.

En visite Ă  Valence, le Premier ministre Pedro SĂĄnchez a assurĂ© que l’Ă©pisode de mauvais temps n’Ă©tait « pas terminé » et appelĂ© les habitants de cette rĂ©gion Ă  « rester chez eux » et Ă  « ne pas sortir ».

Le dirigeant espagnol se rĂ©fĂ©rait Ă  une « alerte rouge » (niveau d’alerte maximale synonyme de risque extrĂȘme) lancĂ©e jeudi matin par l’Agence nationale de mĂ©tĂ©orologie (Aemet) pour certaines zones de la province de CastellĂłn, situĂ©e juste au nord de celle de Valence, oĂč de fortes pluies sont tombĂ©es. L’alerte a toutefois Ă©tĂ© levĂ©e dans l’aprĂšs-midi, passant Ă  l’orange. Plus aucune rĂ©gion n’est en vigilance rouge.

Espagne : pourquoi y a-t-il autant de morts ? – 31/10
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500 militaires supplĂ©mentaires sont dĂ©ployĂ©s dans la rĂ©gion de Valence, en plus des 1.200 dĂ©jĂ  sur place. Selon les autoritĂ©s, des milliers de personnes sont toujours privĂ©es d’Ă©lectricitĂ© dans la rĂ©gion. « Je n’aurais jamais pensĂ© vivre ça », a confiĂ© Eliu SĂĄnchez, habitant de Sedavi, commune de 10.000 habitants dans la banlieue de Valence, racontant une nuit de cauchemar.

« Nous avons vu un jeune homme dans un terrain vague réfugié sur le toit de sa voiture », a raconté cet électricien de 32 ans.

Une catastrophe amplifiée par le changement climatique

Les transports sont trĂšs perturbĂ©s, certaines routes Ă©tant encore impraticables. Les trains Ă  grande vitesse entre Madrid et Valence, suspendus depuis mercredi, le resteront au moins pour « deux Ă  trois semaines », a indiquĂ© le ministre des Transports Óscar Puente.

La rĂ©gion de Valence et la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne espagnole en gĂ©nĂ©ral subissent rĂ©guliĂšrement, en automne, le phĂ©nomĂšne dit de la « gota fria » (la « goutte froide »), une dĂ©pression isolĂ©e en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrĂȘmement violentes, parfois pendant plusieurs jours.

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Dans une premiĂšre analyse, les scientifiques du World Weather Attribution, un rĂ©seau de rĂ©fĂ©rence qui Ă©tudie le lien entre des phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et le changement climatique, ont estimĂ© jeudi que « le changement climatique est l’explication la plus probable » Ă  la violence des intempĂ©ries en Espagne. Selon cette analyse, les pluies diluviennes qui ont frappĂ© l’Espagne ont Ă©tĂ© 12% plus importantes et deux fois plus probables que si le climat ne s’Ă©tait pas rĂ©chauffĂ©.

Matthieu Heyman avec AFP

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