BFM BOURSE 🔵 Nike : Abandonnant ses objectifs, Nike déçoit et rechute Ă  Wall Street – Shango Media
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BFM BOURSE 🔵 Nike : Abandonnant ses objectifs, Nike déçoit et rechute à Wall Street

(BFM Bourse) – L’Ă©quipementier sportif a dĂ©cidĂ© d’abandonner ses perspectives pour l’exercice en cours en raison de l’arrivĂ©e d’un nouveau directeur gĂ©nĂ©ral Ă  sa tĂŞte. La sociĂ©tĂ© a Ă©galement dĂ©calĂ© un rendez-vous consacrĂ© aux analystes et publiĂ© des ventes infĂ©rieures aux attentes.

En plein questionnement sur sa stratĂ©gie, Nike souffre en Bourse depuis maintenant de longs mois. L’Ă©quipementier sportif amĂ©ricain accuse une baisse de 17% depuis le dĂ©but de 2024, complètement distancĂ© par son rival, Adidas qui s’adjuge de son cĂ´tĂ© 29% sur la mĂŞme pĂ©riode.

La société avait notamment plongé de 20% sur une séance fin juin, lorsque Nike avait livré des résultats trimestriels et des perspectives décevantes.

La transition de l’entreprise vers de nouveaux produits, qui passe par le retrait d’anciens articles, et la rĂ©orientation de ses canaux de ventes vers ses propres magasins sont autant d’Ă©lĂ©ments qui ont plombĂ© ses ventes et son cours de Bourse.

Pour se relancer, la sociĂ©tĂ© a provoquĂ© un Ă©lectrochoc en se sĂ©parant de son directeur gĂ©nĂ©ral, John Donahoe, pour le remplacer par Elliott Hill, un vĂ©tĂ©ran de Nike (32 annĂ©es au sein de l’entreprise), sorti de sa retraite et qui reprendra donc du service Ă  partir du 14 octobre. Cette annonce avait d’ailleurs Ă©tĂ© accueillie favorablement par le marchĂ©.

Mardi soir, Nike s’est toutefois de nouveau retrouvĂ© sous pression, chutant de 6% dans les Ă©changes post-marchĂ© Ă  Wall Street.

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Un investor day reporté

Ă€ l’occasion de la publication des rĂ©sultats du premier trimestre de son exercice 2024-2025, pĂ©riode allant de juin Ă  fin aoĂ»t, l’entreprise a annoncĂ© qu’elle retirait ses perspectives pour l’ensemble de cet exercice. Nike anticipait auparavant un repli de ses ventes de 4% Ă  6% pour cet exercice. Bank of America s’attendait, au contraire, Ă  ce que la sociĂ©tĂ© confirme ses objectifs.

Le directeur financier de la sociĂ©tĂ©, Matt Friend, a citĂ© explicitement « la transition de directeur gĂ©nĂ©ral » et le fait « qu’il reste trois trimestres sur l’exercice » pour justifier cette dĂ©cision.

Le dirigeant a expliquĂ© qu’Elliot Hill avait besoin de la flexibilitĂ© « pour renouer le contact avec nos employĂ©s et nos Ă©quipes, Ă©valuer les stratĂ©gies actuelles et les tendances commerciales, et Ă©laborer nos plans pour positionner au mieux l’entreprise pour l’exercice clos en 2026 et au-delà ».

Pour cette raison la société a également décidé de reporter son « analyst day », dédiée aux analystes, pour faire le point sur sa stratégie.

Ces annonces ont été communiquées alors que Nike a déçu les attentes en termes de ventes au premier trimestre de son exercice 2024-2025.

Un lourd chantier

Les revenus se sont établis à 11,589 milliards de dollars, contre un consensus logé à 11,69 milliards de dollars, en baisse de 10% sur un an et en repli de 9% hors effets de changes. Aussi bien les ventes de chaussures (-11%) que de vêtements de sports (-11%) ont souffert.

« Bien que le chiffre d’affaires du premier trimestre ait Ă©tĂ© largement conforme Ă  ce que nous avions prĂ©vu il y a 90 jours, les ventes unitaires ont Ă©tĂ© infĂ©rieures Ă  ce que nous avions prĂ©vu, partiellement compensĂ©es par un ASP (prix de ventes moyen, NDLR) plus Ă©levé », a expliquĂ© Matt Friend. Le directeur financier a notamment reconnu que sa sociĂ©tĂ© avait sous-performĂ© le marchĂ© durant la pĂ©riode de rentrĂ©e scolaire.

L’entreprise continue de souffrir de sa transition produits, en rĂ©duisant la proportion de son activitĂ© dĂ©pendant de ses trois grandes franchises Nike Air, Air Jordan et Dunk. InterrogĂ©e sur Bloomberg TV, Anna Andreeva, analyste chez Piper Sidler, a expliquĂ© que le groupe avait quelque peu « sur-abreuvé » le marchĂ© avec ces trois franchises au fil des annĂ©es ce qui a nui Ă  leur popularitĂ©. Nike a notamment perdu des parts de marchĂ© dans les chaussures de sports.

« Le groupe souffre des choix stratégiques de canaux de ventes de son ancien directeur général », commente pour sa part Invest Securities. John Donahoe avait en effet tenté de réorienter les ventes vers les propres magasins ainsi que sur le site web de la société au détriment de ses enseignes multimarques ou généralistes. Ce virage prononcé a miné la dynamique des ventes de la société.

La tâche qui attend donc Elliot Hill pour relancer Nike s’avère complexe. Le directeur gĂ©nĂ©ral pourrait relancer les partenariats.

« Nike a besoin de quelqu’un avec une perspective nouvelle pour la guider dans la prochaine stratĂ©gie et accĂ©lĂ©rer l’accent mis sur le produit. Nous pensons que les 30 ans et plus d’expĂ©rience de M. Hill au sein de l’entreprise, oĂą il a occupĂ© des postes de direction dans toute l’organisation, sont de bon augure pour les efforts visant Ă  rajeunir l’innovation, Ă  raviver les relations avec les grossistes et Ă  reconstruire les ventes », jugeait rĂ©cemment Bank of America.

Reste que tout changement stratĂ©gique prend du temps. Stifel rappelle qu’il y a un peu moins de deux ans, Adidas Ă©tait passĂ© par une transition similaire avec l’arrivĂ©e de son nouveau directeur gĂ©nĂ©ral, le NorvĂ©gien Bjorn Gulden.

Il avait alors fallu cinq Ă  six trimestres pour rĂ©tablir « la dĂ©sirabilité » de la marque avec son nouveau patron, note l’Ă©tablissement. « Les concurrents allemands pourraient avoir encore un an ou plus pour tirer parti de l’exĂ©cution avant que Nike ne soit de nouveau sur la bonne voie » dĂ©duit Stifel. Autrement dit, Nike risque de souffrir encore un an…

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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