20 MINUTES 🔵 Qu’appelle-t-on les BRICS +, ces pays menacés par Trump de droits de douane « à 100 % » ?
Après le Mexique, la Chine et le Canada, c’est au BRICS que Donald Trump s’en prend dans sa démarche de patriotisme économique.
« Nous exigeons de ces pays qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain », a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth Social, « faute de quoi » ces pays dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud « seront soumis à des droits de douane de 100 % et devront s’attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine. »
Mais à qui s’en prend-il exactement ? Les BRICS + désignent neuf pays qui se réunissent en sommets annuels : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie. Le terme fait référence aux premiers pays qui se sont associés dès 2009, à savoir le Brésil, La Russie, l’Inde et la Chine puis l’Afrique du Sud en 2011. Les quatre autres Etats ont rejoint le « club » en 2024.
Un « club » pour concurrencer le G7
Le terme de BRIC est apparu en 2001 dans une note de la banque d’investissement Goldman Sachs. Il désigne les pays émergents à forte croissance avec un poids économique qui ne cesse d’augmenter à l’échelle mondiale. Ils revendiquent aujourd’hui près de la moitié de la population de la planète et 35 % du PIB mondial. S’il n’y a pas d’uniformité politique, économique et idéologique entre tous les membres, leur point commun est de pouvoir un jour offrir un contrepoids à la domination occidentale en se positionnant comme concurrent au G7. Certains pays comme la Turquie et le Venezuela sont candidats aux BRICS + mais leur adhésion a été rejetée lors du dernier sommet à Kazan (Russie) du 22 au 24 octobre 2024.
Dans le domaine financier, ce groupe a mené des réflexions pour se passer du dollar, qui sert de monnaie de référence pour les échanges mondiaux. Ces pays ont notamment envisagé de créer leur propre monnaie commune. Mais ce projet, qui impliquerait de renoncer à une partie de sa souveraineté au sein d’un groupe de pays très hétérogènes, est encore très loin d’être abouti.
Lors du sommet des BRICS à Kazan, le président russe Vladimir Poutine a dit renoncer, à ce stade, à la création d’une monnaie unique commune, en jugeant que cette idée n’était « pas encore mûre ».