20 MINUTES 🔵 La proposition de destitution de Macron rejetée par la commission des lois
54 voix contre 15. La commission des lois de l’Assemblée nationale a massivement rejeté, mercredi, la proposition de destitution d’Emmanuel Macron déposée par La France Insoumise (LFI). Le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon reproche au chef de l’Etat de n’avoir pas respecté le résultat des législatives.
Ce texte vise à traduire le président devant les deux chambres réunies du Parlement en vue d’une destitution pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».
« Le coup d’État de Macron n’a toujours pas le dernier mot »
« Insoumis, GDR et Verts ont voté la motion de destitution de Macron. Le RN, LR, macronistes et PS ont voté contre. […] Le coup d’État de Macron n’a toujours pas le dernier mot », veut croire Jean-Luc Mélenchon, qui reste optimiste, dans un message sur X.
L’Ă©tape suivante, l’examen du texte dans l’hĂ©micycle, doit commencer au plus tard le 13e jour qui suit le vote de mercredi, selon la loi. Il reviendra toutefois Ă la confĂ©rence des prĂ©sidents de l’AssemblĂ©e nationale de trancher sur la date de cet examen.
Peu de chances d’ĂŞtre adoptĂ©e
En ouverture des dĂ©bats, le dĂ©putĂ© LFI Antoine LĂ©aument a appelĂ© ses collègues à « faire respecter la voix du peuple » en « mettant un terme prĂ©maturĂ© Ă l’autoritarisme du prĂ©sident (Emmanuel Macron) ». « En dĂ©mocratie, on ne respecte pas les Ă©lections seulement quand on est satisfait du rĂ©sultat. On les respecte, point barre. Mais M. Macron n’aime pas la dĂ©mocratie », a-t-il fustigĂ©.
Plusieurs orateurs, dans les rangs centristes, de la droite, du RN ou des socialistes, ont cependant soulignĂ© que cette proposition n’avait que très peu de chances d’ĂŞtre adoptĂ©e in fine, puisqu’elle devrait pour cela ĂŞtre approuvĂ©e par les deux tiers des parlementaires, dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs rĂ©unis.
L’ancienne ministre macroniste Aurore BergĂ© a ainsi critiquĂ© « un coup de communication » et une « farce » de la part des insoumis, tandis que Philippe Schreck, pour le groupe RN, y a vu une « posture, voire une imposture ». Pour le dĂ©putĂ© PS HervĂ© Saulinac, « oui, le prĂ©sident (Macron) a malmenĂ© nos institutions », mais cela « ne constitue pas un manquement Ă ses devoirs », et les dĂ©putĂ©s ne doivent donc « pas rĂ©pondre Ă un abus de pouvoir par un autre abus de pouvoir ».