20 MINUTES 🔵 Facebook : C’est quoi ces notes de contexte que Meta veut mettre en place ? – Shango Media
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20 MINUTES 🔵 Facebook : C’est quoi ces notes de contexte que Meta veut mettre en place ?

L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur les réseaux sociaux. Le groupe Meta a annoncé ce mardi mettre fin à son programme de fact-checking aux Etats-Unis pour le remplacer par un système de notes de contexte.

Le gĂ©ant de la tech, maison mère de Facebook, Instagram, WhatsApp ou encore Threads, a expliquĂ© que son programme de notes serait similaire Ă  celui de la plateforme X, estimant qu’il s’agissait d’un système « moins biaisĂ© Â» que le fact-checking. Mais comment et par qui ces notes de contexte seront-elles rĂ©digĂ©es ?

Comment fonctionnent les notes de contexte ?

Les notes de contexte sont un outil de modĂ©ration collective des contenus. Elles apparaissent en dessous de certaines publications potentiellement trompeuses. Elles ont Ă©tĂ© mises en place par Twitter en 2021 puis gĂ©nĂ©ralisĂ©es sur le rĂ©seau social rachetĂ© en 2022 par Elon Musk et rebaptisĂ© X. Les notes sur X sont proposĂ©es et rĂ©digĂ©es par des utilisateurs volontaires, qui s’inscrivent au prĂ©alable. Elles ne sont pas Ă©ditĂ©es par les Ă©quipes de X.

Ensuite, « d’autres utilisateurs vont Ă©valuer si la note est utile ou pas, selon diffĂ©rents critères, notamment la pertinence des sources et la clartĂ© de l’information Â», prĂ©cise Lionel Kaplan, prĂ©sident de l’agence de crĂ©ation de contenus sur les rĂ©seaux sociaux Dicenda. « S’il y a suffisamment d’évaluations positives de la note, celle-ci va apparaĂ®tre sous le tweet pour donner des informations complĂ©mentaires Â», poursuit-il.

Les notes « tiennent compte non seulement du nombre de contributeurs qui ont jugĂ© une note utile ou inutile, mais Ă©tudient aussi si les personnes qui l’ont jugĂ©e semblent venir d’horizons variĂ©s Â», dĂ©taille X sur son site. C’est le mĂŞme principe que Wikipedia. « On s’appuie sur les utilisateurs les plus actifs d’un rĂ©seau social ou d’une plateforme pour augmenter la qualitĂ© du contenu Â», ajoute Lionel Kaplan.

Quels sont les risques ?

Facebook dispose d’un programme de fact-checking dans plus de 26 langues, qui rĂ©munère plus de 80 mĂ©dias Ă  travers le monde pour utiliser leurs « fact-checks Â» sur sa plateforme, sur WhatsApp et sur Instagram.

Avec les notes, « le problème est de faire reposer la vĂ©rification sur la foule Â», souligne Christine BalaguĂ©, professeure Ă  l’Institut Mines-TĂ©lĂ©com et fondatrice du rĂ©seau de recherche « Good in Tech Â» qui travaille sur la dĂ©sinformation. « La foule peut dire quelque chose de juste, mais il peut aussi y avoir des gens malveillants qui sont lĂ  pour diffuser et propager de la dĂ©sinformation Â», relève-t-elle.

« Cette dĂ©cision va affecter les utilisateurs qui veulent des informations prĂ©cises et fiables Â», a commentĂ© sur X Angie Drobnic Holan, patronne amĂ©ricaine du RĂ©seau international de fact-checking (IFCN). « Les fact-checkeurs n’ont jamais fait preuve de partialitĂ© dans leur travail et cette critique Ă©mane de personnes qui pensent pouvoir exagĂ©rer les faits et mentir sans ĂŞtre rĂ©futĂ©es ou contredites Â», a-t-elle dit, en pointant le climat de pression politique aux Etats-Unis Ă  l’approche de l’investiture du prĂ©sident rĂ©publicain Ă©lu Donald Trump.

Les notes sont-elles efficaces contre la dĂ©sinformation ?

Des chercheurs ont montrĂ© que les notes de contexte « diminuaient d’à peu près 20 % la diffusion de la dĂ©sinformation Â» sur le rĂ©seau X, reconnaĂ®t Christine BalaguĂ©.

MĂŞme si ce système « n’est pas fiable Ă  100 % Â», pour Lionel Kaplan, les notes sont efficaces et permettent de traiter un volume d’informations plus important que le fact-checking, « lourd Ă  mettre en Ĺ“uvre Â». Il met aussi en avant un fonctionnement « dĂ©mocratique Â», qui permet « d’avoir des points de vue diffĂ©rents et de les confronter Â».

Meta a indiqué que les utilisateurs pouvaient commencer à s’inscrire dès mardi, pour rédiger des notes lorsque le programme sera lancé, sans donner de détails sur les critères de participation. L’entreprise a aussi annoncé qu’elle donnait aux utilisateurs un plus grand contrôle sur la quantité de contenus politiques qu’ils souhaitent voir sur Facebook, Instagram ou Threads. Reste à voir à l’usage si ce système mènera à une explosion des fausses informations.

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