20 MINUTES 🔵 Covid, 5 ans après : « Le monde n’est pas prĂŞt Ă  combattre » une nouvelle pandĂ©mie malgrĂ© des progrès – Shango Media
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20 MINUTES 🔵 Covid, 5 ans après : « Le monde n’est pas prêt à combattre » une nouvelle pandémie malgré des progrès

Il y a cinq ans, le 11 janvier 2020, une nouvelle forme de coronavirus faisait sa première victime en Chine. Et le monde s’apprĂŞtait Ă  connaĂ®tre de très près le Covid-19. Les confinements sont aujourd’hui terminĂ©s, la pandĂ©mie est redevenue une Ă©pidĂ©mie, et les Ă©conomies mondiales tentent de remonter la pente. Mais le monde est-il prĂŞt Ă  affronter une autre pandĂ©mie ?

« La rĂ©ponse est oui et non Â»

Le monde est-il mieux prĂ©parĂ© qu’en 2020 ? « La rĂ©ponse est oui et non Â», a rĂ©cemment affirmĂ© Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’OMS, une organisation qui a Ă©tĂ© au cĹ“ur de la bataille contre le Covid-19. « Si la prochaine pandĂ©mie survenait aujourd’hui, le monde serait toujours confrontĂ© Ă  certaines des mĂŞmes faiblesses et vulnĂ©rabilitĂ©s. Â» « Mais il a Ă©galement retenu de nombreuses et douloureuses leçons de la pandĂ©mie et pris des mesures importantes pour renforcer ses dĂ©fenses Â», a-t-il estimĂ©.

Selon Maria Van Kerkhove, l’épidĂ©miologiste amĂ©ricaine qui dirige le dĂ©partement PrĂ©vention et prĂ©paration aux Ă©pidĂ©mies et pandĂ©mies Ă  l’OMS, « beaucoup de choses se sont amĂ©liorĂ©es grâce Ă  la pandĂ©mie de grippe (H1N1, Ndlr) de 2009, mais aussi grâce au Covid Â». « Mais je pense que le monde n’est pas prĂŞt pour une nouvelle pandĂ©mie ou Ă©pidĂ©mie de masse Â», a-t-elle affirmĂ©.

« Le monde c’est pas prĂŞt Â»

Le groupe d’experts indĂ©pendants pour la prĂ©paration et la rĂ©ponse aux pandĂ©mies, crĂ©Ă© par l’OMS, le dit tout net : « En 2025, le monde n’est pas prĂŞt Ă  combattre une nouvelle menace pandĂ©mique Â», en raison des inĂ©galitĂ©s qui persistent en matière d’accès aux financements et aux outils de lutte contre les pandĂ©mies, tels que les vaccins. La virologue nĂ©erlandaise Marion Koopmans a expliquĂ© Ă  l’AFP que le succès et la rapiditĂ© de production des vaccins fondĂ©s sur la technique de l’ARN messager (ARNm) pouvait « changer la donne Â» lors de la prochaine crise sanitaire mondiale.

Mais elle s’inquiète que leur utilisation face Ă  une future menace ne rencontre des « problèmes majeurs Â» notamment en raison du niveau « stupĂ©fiant Â» de dĂ©sinformation. Et Tom Peacock, virologue Ă  l’Imperial College de Londres, considère que la possibilitĂ© d’une pandĂ©mie de grippe aviaire H5N1 doit ĂŞtre prise « très au sĂ©rieux Â». Pour l’heure, le virus ne se transmet pas entre humains mais il circule massivement dans nombre d’espèces animales.

« Je ne pense pas que nous soyons davantage prĂ©parĂ©s que nous ne l’étions avec le Covid Â», renchĂ©ri auprès de l’AFP Meg Schaeffer, Ă©pidĂ©miologiste Ă  l’institut amĂ©ricain SAS. Elle estime qu’il faudrait encore quatre Ă  cinq ans aux autoritĂ©s de santĂ© publique pour dĂ©tecter et partager des informations plus rapidement. Mais elle a « confiance Â» dans les leçons apprises par la population durant le Covid-19 pour se protĂ©ger, telles que la distanciation sociale et le port du masque.

Des avancées concrètes

InaugurĂ© en 2021 Ă  Berlin, le nouveau centre de l’OMS sur la prĂ©vention des pandĂ©mies est consacrĂ© Ă  la collecte de renseignements pour mieux dĂ©tecter les menaces et les attĂ©nuer. NĂ© en 2022, le Fonds de lutte contre les pandĂ©mies de la Banque mondiale a jusqu’à prĂ©sent approuvĂ© des financements d’une valeur de 885 millions de dollars, allouĂ©s Ă  près de 50 projets couvrant 75 pays.

Un centre de transfert de technologie pour les vaccins Ă  ARNm a Ă©tĂ© inaugurĂ© en Afrique du Sud en 2023 avec le soutien notamment de l’OMS, ainsi en 2022 qu’un centre mondial de formation Ă  la biofabrication en CorĂ©e du Sud pour stimuler la production pharmaceutique locale.

On parle de « pandĂ©mie Â»

Le 30 janvier 2020, l’OMS a dĂ©clarĂ© que le Covid-19 constituait une urgence de santĂ© publique de portĂ©e internationale (USPPI), son plus haut niveau d’alerte mais aux sonoritĂ©s trop bureaucratiques. Et la plupart des pays et le grand public n’ont rĂ©agi que quand le chef de l’OMS a utilisĂ© pour la première fois le terme « pandĂ©mie Â», beaucoup plus Ă©vocateur, le 11 mars 2020.

Afin de dĂ©clencher une collaboration internationale plus efficace, les pays membres de l’OMS se sont mis d’accord sur la notion d’« urgence due Ă  une pandĂ©mie Â», dĂ©sormais le plus haut niveau d’alerte mondiale.

Un traitĂ© en approche ?

En dĂ©cembre 2021, les pays membres de l’OMS ont dĂ©cidĂ© d’élaborer un accord sur la prĂ©vention des pandĂ©mies et la prĂ©paration Ă  celles-ci pour Ă©viter les graves erreurs du Covid. Mais des questions de taille restent en suspens, dont celle du partage des donnĂ©es sur les agents pathogènes Ă©mergents et les avantages qui en dĂ©coulent, Ă  savoir les vaccins, les tests et les traitements mais aussi la surveillance des pandĂ©mies. Les nĂ©gociateurs se sont donnĂ©s mai 2025 comme date butoir pour arriver au consensus.

Notre dossier sur le Covid-19

Par ailleurs, plus de 200 scientifiques de plus de 50 pays ont évalué les données sur 1.652 agents pathogènes -principalement des virus- permettant à l’OMS de dresser cette année une liste d’environ 30 agents pathogènes susceptibles de provoquer de futures pandémies, tels que le Covid-19, la fièvre de Lassa et les virus Ebola, Zika et de Marburg.

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