20 MINUTES 🔵 Comment dĂ©jouer les tentatives d’arnaque pour vider vos comptes bancaires ? – Shango Media
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20 MINUTES 🔵 Comment déjouer les tentatives d’arnaque pour vider vos comptes bancaires ?

La technique est bien rodée. Votre téléphone sonne, le numéro de votre banque s’affiche sur votre écran. Votre conseiller est au bout du fil, et vous indique que des paiements frauduleux sont en train d’être réalisés avec votre carte pour un montant faramineux. Il vous appelle pour les vérifier et faire opposition à chacun d’entre eux. Et c’est potentiellement le début du cauchemar, qui peut aboutir au vidage de vos comptes. C’est ce que l’on appelle l’arnaque au faux conseiller bancaire, en plein boom ces derniers mois.

Un procĂ©dĂ© bien ficelĂ©, et potentiellement dĂ©vastateur pour les victimes. Heureusement, avec quelques bons rĂ©flexes, il est tout Ă  fait possible de dĂ©jouer ces tentatives d’arnaque. Comment les arnaqueurs procèdent-ils ? Quelles informations sont-ils susceptibles de connaĂ®tre sur vous ? Quelles sont celles qu’ils vont tenter de vous soutirer ? Et comment vous en prĂ©munir ? 20 Minutes vous explique tout.

Vrai-faux numéro pour vraie arnaque

Si la tromperie prend aussi bien dès la première seconde, c’est notamment parce que les fraudeurs parviennent à cloner les numéros de téléphone des banques. Ainsi, quand ils appellent les victimes, c’est bien le numéro de leur banque qui s’affiche sur l’écran de leur téléphone. Mais ce temps-là est en passe d’être révolu. A compter de ce mardi, les appels téléphoniques imitant un autre numéro devront être interrompus par les opérateurs.

Ces attaques par usurpation d’identitĂ©, ou « spoofing Â», permettent Ă  un interlocuteur d’utiliser frauduleusement un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone existant pour se faire passer pour un conseiller bancaire et extorquer des fonds par exemple. Le texte de loi, portĂ© par le dĂ©putĂ© Christophe Naegelen (Liot) visant Ă  encadrer le dĂ©marchage tĂ©lĂ©phonique et Ă  lutter contre les appels frauduleux, a Ă©tĂ© promulguĂ© en juillet 2020, et impose un contrĂ´le aux opĂ©rateurs tĂ©lĂ©phoniques. Ainsi, Ă  partir du 1er octobre, « les opĂ©rateurs ont l’obligation de vĂ©rifier […] que les numĂ©ros appelants affichĂ©s soient authentifiĂ©s et d’interrompre les appels de ceux qui ne le seraient pas Â», indique l’AutoritĂ© de rĂ©gulation des communications Ă©lectroniques (Arcep).

Mais si les numéros professionnels sont désormais contrôlés grâce à un mécanisme d’authentification du numéro, cette mesure ne permettra pas à elle seule de mettre un terme à la totalité des arnaques, préviennent les opérateurs.

Des fraudeurs bien informés

En outre, lorsque les faux conseillers appellent leurs victimes, la tromperie est d’autant plus efficace qu’ils possèdent des donnĂ©es confidentielles Ă  propos des victimes qu’ils tentent d’arnaquer : numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone portable, nom et prĂ©nom, identifiant, date de naissance et mĂŞme rĂ©ponse Ă  la question de sĂ©curitĂ© permettant de s’identifier, qu’il s’agisse du nom de l’animal de compagnie de notre enfance ou encore du nom de jeune fille de notre mère : les fraudeurs sont bien informĂ©s. De quoi mettre en confiance les victimes pour mieux tromper leur vigilance.

Comment sont-ils si bien informĂ©s ? Plusieurs voies sont possibles. Les escrocs peuvent avoir recueilli vos donnĂ©es lors de piratages massifs de donnĂ©es, par hameçonnage – ou phishing, au moyen d’un faux e-mail ou SMS imitant votre banque, la Poste, un site d’e-commerce ou encore une administration. Ou encore les avoir acquises lorsque « vous avez utilisĂ© le mĂŞme sur plusieurs sites dont l’un a Ă©tĂ© piratĂ©, voire dans certains cas en raison de la prĂ©sence d’un virus voleur de mot de passe sur un des Ă©quipements de la victime Â», indique le site d’assistance aux victimes de cybermalveillance du gouvernement.

Et pour s’assurer de la coopération totale de la victime, les auteurs de l’arnaque jouent sur la peur, en faisant croire que des opérations frauduleuses sont en cours, avançant des montants importants pour la faire basculer dans la panique la plus totale et affecter son discernement. Ainsi, en prétextant vouloir contrer ces paiements frauduleux, les malfrats prétendent avoir besoin d’informations complémentaires pour soi-disant bloquer ces opérations.

NE JAMAIS COMMUNIQUER SON CODE SECRET

C’est comme cela qu’ils en arrivent Ă  demander son code secret Ă  la victime qui n’a plus les idĂ©es claires. Mais s’il fallait ne retenir qu’une règle, qui mĂ©rite d’être martelĂ©e en lettres capitales : c’est de NE JAMAIS COMMUNIQUER SON CODE SECRET. Car les arnaqueurs n’ont qu’un but : obtenir votre mot de passe, ce code confidentiel que vous seul connaissez et qui permet d’accĂ©der en ligne Ă  votre espace client, donc Ă  vos comptes bancaires, et de les vider en un clic, par exemple en ajoutant des bĂ©nĂ©ficiaires et en effectuant des virements. Idem s’ils vous demandent les numĂ©ros de votre carte bancaires et vous demandent de valider les opĂ©rations en cliquant sur les mails que votre banque, la vraie, vous aura envoyĂ©s pour valider les paiements.

Et ça va vite, et les sommes dĂ©robĂ©es peuvent grimper très haut. En 2023, le prĂ©judice de l’ensemble des fraudes aux moyens de paiement reprĂ©sentait près de 1,2 milliard d’euros, dont 379 millions Ă©taient liĂ©s Ă  une manipulation de l’utilisateur comme la fraude au faux conseiller bancaire, selon l’Observatoire de la sĂ©curitĂ© des moyens de paiement.

Donc pour dĂ©jouer toute tentative de fraude de la part d’un faux conseiller, il faut garder la tĂŞte froide (plus facile Ă  dire qu’à faire), et se rappeler de quelques règles absolues qui vous sauveront la mise : ne communiquez jamais vos codes de connexion ou de carte bancaire, mĂŞme si le prĂ©tendu conseiller au bout du fil connaĂ®t certaines de vos donnĂ©es personnelles. Jamais au grand jamais un vrai conseiller ne vous les demandera. Et « ne validez en aucun cas des opĂ©rations dont vous n’êtes pas Ă  l’origine, mĂŞme si votre interlocuteur prĂ©texte qu’il s’agit de les annuler Â», insiste l’UFC-Que Choisir. Et dans certains cas, les faux conseillers, arguant « de l’urgence ou de la gravitĂ© de la situation, prĂ©tendent qu’il est nĂ©cessaire de mettre en sĂ©curitĂ© ou dĂ©truire votre carte bancaire et vous envoie un coursier Ă  domicile afin de la rĂ©cupĂ©rer Â», prĂ©vient l’association de consommateurs. LĂ  encore, ne tombez pas dans le piège, poursuit-elle : « Les escrocs procèdent ensuite Ă  des retraits Ă  un distributeur automatique de billets (DAB) ou Ă  des paiements en ligne Â». Ne confiez votre carte bancaire Ă  personne.

Raccrochez et rappelez votre banque

Si vous recevez un tel appel et que le doute s’empare de vous, c’est simple : raccrochez avant de dire quoi que ce soit (qui pourrait vous jouer des tours), et rappelez aussitĂ´t votre banque, surtout si les fraudeurs connaissent certaines de vos donnĂ©es personnelles. Si les malfrats arrivent (jusqu’à ce mardi 1er octobre en thĂ©orie) Ă  dupliquer le numĂ©ro de votre banque, il leur est impossible de capter les appels.

En rappelant votre banque, vous avez donc la certitude de tomber sur un vrai conseiller bancaire, qui fera remonter la tentative de fraude, bloquera l’accès à votre compte client et vous fera parvenir par courrier de nouveaux codes de connexion (identifiant et code secret).

Se prémunir du piratage et savoir que faire si on est victime

Enfin, pour se prĂ©munir de ces tentatives d’arnaque, quelques prĂ©cautions sont Ă  observer. Outre le fait de ne jamais communiquer ses codes secrets ou de carte bancaire, « ne communiquez jamais d’informations sensibles telles que les mots de passe par messagerie, par tĂ©lĂ©phone ou sur Internet Â», « utilisez des mots de passe diffĂ©rents et complexes pour chaque site et application Â» et « appliquez de manière rĂ©gulière et systĂ©matique les mises Ă  jour de sĂ©curitĂ© Â», prĂ©conise la plateforme gouvernementale d’assistance aux victimes de cybermalveillance. Et n’enregistrez pas vos coordonnĂ©es bancaires sur les sites marchands.

Et si vous ĂŞtes victime d’un tel piratage, conservez toutes les preuves (capture d’écran de votre journal d’appels si les malfrats ont utilisĂ© le numĂ©ro de votre banque) et contactez immĂ©diatement votre banque, faites opposition Ă  vos moyens de paiements et, si des sommes ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©es sur votre compte, dĂ©posez plainte, puis « contestez l’opĂ©ration et demandez le remboursement auprès de votre banque, conseille l’UFC-Que Choisir. Elle doit vous rembourser, sauf si elle prouve une nĂ©gligence grave ou une fraude de votre part Â». Ce qui peut ĂŞtre le cas si vous avez communiquĂ© vos codes secrets, mais peut ĂŞtre Ă©cartĂ© lorsque des preuves tels que le journal d’appels, si le numĂ©ro de la banque a Ă©tĂ© utilisĂ©, sont rapportĂ©es.

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