20 MINUTES 🔵 Ce qu’il faut retenir du discours de politique générale de Michel Barnier
Après le blabla, on attend les résultats. Dans son discours de politique général devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Michel Barnier, a engagé beaucoup de principes (en faisant même parfois du « en même temps »), mais pour les propositions concrètes, c’était parfois un peu plus flou. 20 Minutes revient sur cinq points issus des cinq chantiers prioritaires évoqués
Renforcer le contrôle aux frontières
Sur le volet sécurité, le Premier ministre n’a pas tardé à embrayer sur l’immigration dont il juge que les politiques « ne sont plus maîtrisées de manière satisfaisante ». Il ne s’interdit d’ailleurs pas « de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires » avec certains pays étrangers, ni de « renforcer le contrôle aux frontières de la France » à l’instar de ce que vient de faire l’Allemagne.
Redonner accès aux services publics
Sur ce point, Michel Barnier a souligné la nécessité de lutter contre les problèmes d’effectifs dans les services publics, aussi bien dans l’Education nationale que dans le domaine de la santé. Son idée : proposer aux retraités de reprendre un peu de service dans les écoles et les hôpitaux avec une adaptation des conditions financières. Par ailleurs, il a aussi promis la création d’un programme d’engagement « volontaire » pour les internes en médecine afin qu’ils partent temporairement exercer dans des déserts médicaux, avec le soutien des pouvoirs publics.
Aménagement de la loi sur les retraites
A propos de la loi sur les retraites entrée en vigueur l’an dernier, le Premier ministre s’est dit ouvert à des « aménagements raisonnables et justes », avec la participation des organisations syndicales. « Les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle, de l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir », a-t-il déclaré. Tout en précisant qu’il est « impératif de préserver l’équilibre durable de notre système de retraites par répartition ».
Un bémol sur les éoliennes
Le développement du nucléaire et des énergies renouvelables, c’est validé. Mais avec une nuance sur le cas des éoliennes. Michel Barnier a demandé à mesurer « tous leurs impacts ». Dans ses propositions, il promet aussi de « valoriser davantage la biomasse pour décarboner efficacement la production de chaleur et de gaz » et de développer « la filière française des bio-carburants pour l’aviation ». Du pain sur la planche, car la France accuse un an de retard sur sa programmation énergétique et climatique. Ce que le premier ministre appelle « la dette écologique ».
L’épée de Damoclès du budget
Vous la voyez, l’image ! Celle d’une épée suspendue au-dessus de la tête qui peut tomber d’un instant à l’autre. C’est avec ce symbole de l’épée de Damoclès que Michel Barnier a présenté la situation budgétaire de la France. « Le premier remède à la dette, c’est la réduction des dépenses », a-t-il balancé. En 2025, les deux tiers de l’effort de redressement viendront donc la réduction des dépenses.
Le Premier ministre s’est ensuite engagé à réduire le déficit public de la France à 5 % du PIB en 2025 en mettant à contribution des « grandes entreprises » et les « Français les plus fortunés », prévenant que la dette financière « colossale » du pays risquait de le conduire « au bord du précipice ». Le déficit public devrait dépasser 6 % en 2024.