20 MINUTES 🔵 Avec « Ourika », Booba fait une entrĂ©e ratĂ©e dans le monde des sĂ©ries – Shango Media
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20 MINUTES 🔵 Avec « Ourika », Booba fait une entrée ratée dans le monde des séries

«Sur une idĂ©e originale d’Élie Yaffa [plus connu sous le nom de scène Booba] et de ClĂ©ment Godart Â», un ancien flic. Le « Duc de Boulogne Â» multiplie les casquettes au gĂ©nĂ©rique de Ourika, la nouvelle sĂ©rie Prime VidĂ©o, prĂ©sentĂ©e en compĂ©tition de SĂ©ries Mania et diffusĂ©e ce jeudi. A la production, Ă  la coĂ©criture, Ă  la direction artistique… Et surtout devant la camĂ©ra, dans un rĂ´le de caĂŻd.

Rembobinons quelques instants, Ourika place son intrigue en 2005, annĂ©e qui a vu les banlieues s’embraser Ă  la suite de la mort de Zyed et Bouna, deux jeunes Ă©lectrocutĂ©s alors qu’ils tentaient d’échapper Ă  un contrĂ´le de police. Dans le contexte des Ă©meutes urbaines, la famille Jebli règne sur le trafic de cannabis mais, alors que les quartiers plongent dans le chaos, un coup de filet fait exploser le clan. Moussa (Salim Kechiouche) est incarcĂ©rĂ©. Son jeune frère, Driss (Adam Bessa), qui a pris des distances avec la dĂ©linquance, se retrouve contraint de reprendre le business familial – menacĂ© par « le Lyonnais Â». Face Ă  lui, William (Noham Edje), un flic dĂ©butant qui veut se faire un nom dans la police.

Booba en détenu ultra-violent

Sur le papier, Ourika a tout pour se hisser dans la cour des grandes. Son gĂ©nĂ©rique envoie du lourd : Marine Francou (Engrenages) au scĂ©nario ; Marcela SaĂŻd (Narcos : Mexico, Lupin) et Julien Despaux (Paris Police 1900) Ă  la rĂ©alisation ; Nicolas Bolduc (Les Trois Mousquetaires) et Nicolas Petris (Paris Police 1900) Ă  l’image. Et surtout Booba, dont le nom – devant et derrière la camĂ©ra â€“ accroche le regard. Le rappeur retrouve les murs de la prison – oĂą il a sĂ©journĂ© plusieurs fois â€“ et enfile le costume d’un dĂ©tenu ultraviolent qui a bien l’intention de se venger de la famille Jebli avant de retrouver sa libertĂ©.

Découvrir B2o dans une série sur des quartiers gangrenés par le trafic paraît presque naturel. Ses textes ont souvent reflété la réalité des banlieues, rongées par la pauvreté et la violence. Mais la magie n’opère pas. La descente aux enfers de cette famille matriarcale de narcotrafiquants manque de relief. A la tête de ce commerce de cannabis, on imagine une baronne de la mafia intraitable, puissante et cruelle. A la place, on trouve une mère apathique, au phrasé endormi, dont la crédibilité pâtit de l’absence de charisme de son personnage (ou de son interprète).

Un goût amer de déjà-vu

L’intrigue peine Ă  crĂ©er une tension entre ces deux rivaux – Driss et William – dont l’ascension mĂ©riterait d’éclater Ă  l’écran dans une mise en scène Ă  fleur de peau. De quoi parle vĂ©ritablement Ourika ? De trafic de drogue ? De quartiers Ă©puisĂ©s par les affrontements entre les jeunes et la police ? De deux figures antagonistes – le flic et le dealer – qui partagent plus de points communs qu’on ne peut l’imaginer ?

Ourika rivalise difficilement avec la montée en gamme des séries françaises. A peine deux semaines après la diffusion de La Fièvre, magnifique série d’anticipation signée Éric Benzekri qui analyse les prémices de la guerre civile, le manque d’originalité d’Ourika détonne. Certes, la série de Booba n’a rien de politique ni de prospectif, puisant plutôt dans la réalité historique pour suivre le destin croisé de ses deux héros. Mais à côté des fictions récentes – La Fièvre, D’argent et de sang, Sambre – qui n’ont plus rien à envier aux américaines, avec Ourika, on garde en bouche un goût amer de déjà-vu.

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